Avec plus de 100 milliards de dollars perdus chaque année, d’après certaines informations, à cause de la corruption et autres pratiques illicites, la lutte contre la corruption en Afrique fait face à d’énormes défis. Cependant, des lois et politiques aux niveaux continental, régional et national ont été promulguées et adoptées par les dirigeants africains. Au nombre de ces initiatives il y a la création d’agences spécialisées mandatées pour lutter contre la corruption au niveau national, ainsi que l’institution aux niveaux régional et continental des mécanismes pour assurer l’harmonisation des normes et l’adoption des meilleures pratiques dans la lutte contre la corruption.
Pourtant, compte tenu de la disparité entre l’apparente impunité dont jouissent les fonctionnaires et la rhétorique anti-corruption des gouvernements de la région, l’efficacité de ces organismes est considérée avec scepticisme.
Cette étude des agences anti-corruption à l’échelle continentale vise à évaluer leur pertinence et leur efficacité en examinant leur indépendance, leurs mandats, les ressources disponibles, l’appropriation nationale, les capacités en leur sein et leur positionnement stratégique.
Ces enquêtes comprennent des recommandations fondées sur des preuves appelant à des institutions plus fortes, plus pertinentes et efficaces qui sont directement alignées sur les cadres régionaux et continentaux de lutte contre la corruption, comme la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, que les six pays étudiés dans ce rapport – Bénin, Libéria, Niger, Nigeria, Sénégal et Sierra Leone – ont tous ratifiée.